Vous avez dit "fake news" ?
- Crap'net
- 6 déc. 2018
- 4 min de lecture
Fake = faux en anglais. News = actualités. Fake news = fausses actualités. Voilà.
En réalité, ce n’est pas aussi simple que ça. Alors aujourd’hui, on va essayer de s’intéresser au pourquoi du comment du quoi en se posant cinq questions :
qu’est-ce qu’une fake news ?
qui balance ces infox ?
comment les éviter ?
quand ?
POURQUOI LES GENS FONT-ILS CA ENFIN ?!
Qu’est-ce qu’une fake news ?
C’est l’expression préférée de notre cher président des États-Unis, Donald Trump. Les médias se sont aussi appropriés le terme et l’ont tous utilisé à leur sauce, ce qui fait qu’aujourd’hui, “fake news” n’a pas la même définition pour tout le monde. A la base, le terme “fake news” ne veut pas dire “fausse info” mais “faux article”, dans le sens où il se fait passer pour un artice de presse sans en être véritablement un. En fait en anglais il y a deux mots pour dire que quelque chose est faux : “false” qui touche plutôt au contenu (= quelque chose d’erroné) et donc “fake”, qui touche plutôt à la forme (= imitation). Donc finalement, l’expression “fake news” désigne beaucoup de choses aujourd’hui, mais on l’assimile quand même plus souvent à des articles disant une fausse vérité : ils participent à la malinformation de la population. Mieux vaut parler d’“infox” dans ce cas (en français) = contraction des mots “information” et “intoxication”. Faut avouer que c’est bien vu.
Qui balance ces infox et où ?

Les internautes, donc au sens plus général, la population, les gens lambda tels que vous et moi. Lorsqu’il se passe quelque chose dans la monde, dans un pays, dans une ville, on va se mettre à partager, dans l’urgence, des informations sans vraiment vérifier la véracité des faits, parce qu’on veut réagir tout de suite à ce qu’il se passe. Le problème, c’est que sur Internet et les réseaux sociaux, bah y’en a qui se frottent les mains et qui attendent que ça. Comme ils connaissent les vices du genre humain, ils créent des comptes voire parfois des sites Internet qui paraissent crédibles à première vue, mais qui, une fois qu’on regarde de plus près, se trouvent être de vrais imposteurs. Alors quand ça arrive, ils balancent plein d’infox partout et forcément, les gens tombent dans le panneau. Alors les partages, les likes, les commentaires augmentent, et comme les algorithmes des réseaux sociaux font remonter les publications qui génèrent le plus d’interactions, ces infox se retrouvent en tête de liste, alors qu’elles sont fausses. C’est un cercle vicieux : elles sont alors de plus en plus partagées, likées, commentées… Enfin bref, vous voyez le truc. Par exemple, le site américain Empire News prenait l’apparence d’un véritable site web d’organe de presse, mais relayait des informations complotistes et fake. Il faisait partie des sites emblématiques des fake news en 2016. Donc on peut trouver des fake news absolument partout, et n’importe qui peut en divulguer, même les organes de presse réels lorsqu’ils commettent des imprécisions.
Comment les éviter ?

En soit, on ne peut pas vraiment les éviter à proprement dit. Si vous êtes abonné au Gorafi (par exemple), normalement, vous savez que c’est un journal parodique. Même si vous savez ça, en soit, ce sont des infox qu’il relaie. Cependant, si vous voulez vérifier un minimum la source de ce que vous partagez il existe plusieurs vérifications à faire :
First check : remonter jusqu’à la première source qui a partagé ce contenu → un partage de partage de partage, hum… ça n’augure rien de bon côté véracité de l’info.
Second check : une fois que j’ai trouvé cette fameuse source, je regarde si elle et son auteur sont un minimum crédibles → si c’est stephdu45 qui a partagé cette info sur son blog, ça paraît tout de suite moins crédible que si c’est Libération ou l’AFP (Agence France-Presse) qui publie l’info.
Third check : si la structuration du contenu ne nous permet de pas de comprendre ce qu’il y a écrit, alors là c’est chaud → quand quelqu’un dit un mensonge, en général il essaye de broder autour et en fait trop pour combler l’absence de vérité de ce qu’il dit. Si tu rencontres ce type de contenu, change direct de site.
En plus de ces quelques conseils, le journal Le Monde s’est beaucoup intéressé au problème et a créé un outil pour vous y retrouver : le Décodex ! Je vous invite fortement à y jeter un coup d’oeil car en fait il fait le boulot à votre place. Le moteur de recherche vous permet de savoir si le site rattaché à l’URL que vous avez saisie est fiable ou pas. Super pratique ! Le Monde a aussi publié un kit du Décodex, pour vous en dire un peu plus sur leur moteur de recherche et pour vous donner encore plus d’outils en main pour lutter contre les infox.

Quand ?
Les fake news apparaissent surtout lors d’événements importants (élections présidentielles, gilets jaunes, attentats, découvertes scientifiques…). Pourquoi ? Pour entacher la réputation d’un parti politique ou d’une personne, contrer une vérité scientifique… Les utilisations sont multiples.
POURQUOI LES GENS FONT-ILS CA ENFIN ?!

Pour la thune. On va pas se mentir : quand on sait que relayer des infox ça rapporte $1 000/heure, alors on se met au boulot eheh.
Plus sérieusement (même si l’argent est une vraie raison), certains font ça pour faire le buzz, pour avoir la satisfaction de voir une de leur “création” partagée mondialement. D’autres font ça pour le plaisir de troller le monde. Il faut de tout pour faire un monde comme on dit.
Merci d’avoir lu cet article, on se retrouve la semaine prochaine pour de nouvelles aventures dans le monde du faux !
Enjoy ! #fakeunjourfaketoujours
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